Certains cours d’eau risquent de ne pas atteindre le bon état ou le bon potentiel écologique imposés par la directive-cadre sur l’eau (DCE) 2000/60/CE q en 2027 en raison d’apports excessifs de matières organiques. Celles-ci peuvent entraîner une augmentation de la turbidité et une baisse de la concentration en oxygène dissous. Les efforts importants consentis depuis les années ‘90, principalement en termes d’épuration des eaux usées, ont permis une amélioration progressive de la situation.
Une bonne qualité générale
La pollution organique provient principalement des rejets d’eaux urbaines résiduaires, des rejets industriels (industries du papier, industries agro-alimentaires…) et du lessivage des effluents d’élevage épandus sur les terrains agricoles.
Au regard des normes fixées pour la DBO5 q, sur la période 2019 - 2024, 96 % de l’ensemble des 75 sites de contrôle[1] présentaient une eau de qualité[2] bonne à très bonne, 3 % une eau de qualité moyenne et 1 % une eau de qualité médiocre. Pour les sites du bassin de l’Escaut[3] (20 sites), ces proportions étaient respectivement de 90 %, 5 % et 5 % tandis que pour ceux des bassins de la Meuse, du Rhin et de la Seine[4] (55 sites), elles étaient de 98 %, 2 % et 0 %. Ces différences s’expliquent principalement par la présence au nord du sillon Sambre-et-Meuse d’un tissu urbain et industriel plus dense, impliquant un nombre plus important de rejets d’eaux usées domestiques et industrielles. Plusieurs industries agro-alimentaires sont notamment présentes dans les vallées de l’Escaut, de la Haine, de la Dendre et de la Senne. Le nord de la Wallonie correspond aussi à une zone de grandes cultures dont les sols reçoivent des fertilisants organiques (effluents d’élevage) et où les pertes en sol par érosion hydrique sont élevées q. En outre, la plupart des cours d’eau du bassin de l’Escaut présentent un débit assez faible q , ce qui renforce les impacts négatifs des rejets domestiques et industriels sur la qualité de l’eau.
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* Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année pour la période 2019 - 2024 (n = 75).
** Moyenne des percentiles 90 annuels des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q) sur la période 2019 - 2024.
Sur la période 2000 - 2024, la qualité de l’eau vis-à-vis du paramètre demande biochimique en oxygène s’est améliorée en Wallonie. En effet, en considérant les sites de contrôles pour lesquels les données sont disponibles chaque année le pourcentage de sites de contrôle avec une eau de qualité bonne à très bonne a été multiplié par 1,2 selon la courbe de régression linéaire.
État des cours d'eau selon la demande biochimique en oxygène (DBO₅)* en Wallonie**
* Percentile 90 annuel des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q).
** Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 41).
* Percentile 90 annuel des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q).
** Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 41).
Dans le bassin de l’Escaut, en considérant les sites de contrôles pour lesquels les données sont disponibles chaque année, le pourcentage de sites de contrôle avec une eau de qualité bonne à très bonne a été multiplié par 2 entre 2000 et 2024 selon la courbe de régression linéaire.
État des cours d'eau selon la demande biochimique en oxygène (DBO₅)* en Wallonie** - bassin de l’Escaut
État des cours d'eau selon la demande biochimique en oxygène (DBO₅)* en Wallonie** - bassin de l’Escaut
* Percentile 90 annuel des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q).
** Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 11).
* Percentile 90 annuel des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q).
** Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 11).
Dans les bassins de la Meuse, du Rhin et de la Seine, en considérant les sites de contrôles pour lesquels les données sont disponibles chaque année, le pourcentage de sites de contrôle avec une eau de qualité bonne à très bonne est resté relativement stable alors que le pourcentage de sites avec une eau de qualité très bonne a été multiplié par 1,6 selon la courbe de régression linéaire.
État des cours d'eau selon la demande biochimique en oxygène (DBO₅)* en Wallonie** - bassins de la Meuse, du Rhin et de la Seine
État des cours d'eau selon la demande biochimique en oxygène (DBO₅)* en Wallonie** - bassins de la Meuse, du Rhin et de la Seine
* Percentile 90 annuel des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q).
** Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 30).
* Percentile 90 annuel des DBO5 (AGW du 13/09/2012 q).
** Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 30).
En termes de DBO5 moyenne, dont le suivi n'est pas imposé par la règlementation wallonne mais fait partie des indicateurs de l'Agence européenne pour l'environnement q, des évolutions similaires ont été observées. Sur la période 2000 - 2024, la DBO5 moyenne dans les rivières wallonnes a diminué de 57 % selon la courbe de régression linéaire. Elle a été divisée par 2,3 pour l’ensemble de la Wallonie (par 2,4 dans le bassin de l’Escaut et par 2,3 dans ceux de la Meuse, du Rhin et de la Seine) pour atteindre en 2024 sa valeur la plus basse sur la période (1,5 mg O2/l).
Demande biochimique en oxygène (DBO₅) dans les cours d'eau en Wallonie*
* Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 39).
* Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2000 et 2024 (n = 39).
Tendance à l’amélioration
L'augmentation de la charge traitée par les stations d'épuration collectives (+ 100 % entre 2000 et 2023)[5] et la réduction des charges polluantes industrielles déversées (baisse de 43 % entre 2000 et 2021)[6] ont permis de réduire la pollution organique des cours d'eau. Cette amélioration illustrée par la baisse de la DBO5 est particulièrement visible dans le bassin de l'Escaut. Des variations interannuelles sont cependant observées, vraisemblablement en raison des dilutions ou concentrations consécutives aux variations de débits des cours d’eau selon les conditions météorologiques (p. ex. hausse des débits en 2013 et 2021).
Pour les masses d'eau qui n’atteignent pas le bon état ou le bon potentiel écologique exigé par la DCE, la Wallonie met en œuvre des mesures listées dans les troisièmes Plans de gestion des districts hydrographiques (PGDH) 2022 - 2027[7], orientées notamment vers les secteurs résidentiel, agricole et industriel. Ces mesures sont notamment la poursuite des investissements pour l’amélioration de l’assainissement collectif et autonome, la mise en place d’un couvert végétal permanent d’une largeur de 6 m en bordure de cours d’eau afin de diminuer le ruissellement vers les eaux de surface ou encore la révision des permis d’environnement en fonction des objectifs assignés aux masses d’eau pour les industries. Des mesures sont également prévues dans le Programme de gestion durable de l’azote en agriculture[8], comme celles relatives aux règles de stockage des effluents d’élevage, aux conditions et aux périodes d’épandage et dans le Plan stratégique wallon relatif à la PAC 2023 - 2027 q. À noter en particulier, le renforcement et/ou l’ajout de certaines normes de conditionnalité comme les bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) telles que la BCAE 5 q permettant de limiter le risque d’érosion des sols, ou la BCAE 6 q permettant de protéger les sols nus pendant les périodes les plus sensibles.
[1] Sites de contrôle pour lesquels les données sont disponibles chaque année entre 2019 et 2024.
[2] Pour chaque site de contrôle, la qualité est évaluée sur base de la moyenne des percentiles 90 annuels des DBO5 qui y ont été mesurées pour les années 2019 à 2024.
[3] Sous-bassins de l’Escaut : Dendre, Dyle-Gette, Escaut-Lys, Haine, Senne.
[4] Sous-bassins de la Meuse : Amblève, Lesse, Meuse amont, Meuse aval, Ourthe, Sambre, Chemois-Chiers, Vesdre ; sous-bassin du Rhin : Moselle ; sous-bassin de la Seine : Oise.
[5] Voir l’indicateur relatif à la collecte et au traitement des eaux urbaines résiduaires q et l’indicateur relatif au taux d’équipement en stations d’épuration collectives q.
[6] Calculs DEMNA - DEE.
[7] Voir les Plans de gestion des districts hydrographiques 2022 - 2027 q.
[8] PGDA IV d’application depuis le 15/04/2023. Voir art. R.188. à R.232. du Code de l’eau q et la fiche d’indicateurs "Programme de gestion durable de l’azote en agriculture" q.
Évaluation
Etat favorable et tendance à l'amélioration
- Référentiel : Code de l’eau - normes de l’AGW du 13/09/2012 q (percentile 90 annuel des DBO5).
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Sur la période 2019 - 2024, pour les sites de contrôle pour lesquels des données sont disponibles chaque année, la proportion de l'ensemble des sites de contrôle pour lesquels la DBO5 indiquait une eau de qualité bonne à très bonne était de 96 %.
Entre 2000 et 2024, en Wallonie, le pourcentage de sites de contrôle (pour lesquels des données sont disponibles chaque année) avec une eau de qualité bonne à très bonne pour le paramètre DBO5 a été multiplié par 1,2. Dans le bassin de l'Escaut, ce pourcentage a été multiplié par 2. Quant au pourcentage de sites de contrôle avec une eau de qualité très bonne, il a été multiplié par 1,6 dans les bassins de la Meuse, du Rhin et de la Seine. Par ailleurs, sur la période 2000 - 2024, la DBO5 moyenne a été divisée par 2,3 en Wallonie selon la courbe de régression linéaire.
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